Et voilà, c’est dit, j’ai des troubles alimentaires. Moi qui prône les bonnes habitudes de vie, j’avais la tête dans le sable… mais comme dans toutes choses, un jour, il est préférable de voir la réalité en face.
Bien entendu, je dois mettre mon orgueil de côté pour vous dire ça. Mais c’est ok, on apprend dans l’observation.
J’ai cette façon de penser que chaque défi est là pour nous permettre de grandir, d’évoluer et d’aider les autres. Alors, j’ai décidé de faire profiter, aux plus de gens possible, de tous les outils que je connais sur le sujet, ainsi que mon expérience et ma présence bienveillante. J’ai envie de partager mon histoire, pour que certaines personnes puissent faire des prises de consciences et pour que ceux qui se sentent seuls là-dedans, se sentent maintenant accompagnés.
Je ne suis pas brisée! Bien au contraire! Je vis cette expérience d’avoir des troubles alimentaires, tout simplement. Ça ne me définit pas en tant que personne. Ça ne me rend pas moins bonne, moins fine, moins intelligente, plus faible. Puis c’est la même chose pour toi, qui vit la même chose.
Le plus gros est de se l’avouer je crois. Surtout quand ça remonte à loin.
Adolescente, je faisais de l’hyperphagie. C’est-à-dire que je mangeais des quantités énormes de nourriture en un court laps de temps, de façon incontrôlée, quand je me retrouvais seule. Merci à ma génétique de ne pas l’avoir laissé paraître. J’avais cette chance de ne pas prendre de poids. Pourquoi voir ça comme un problème quand tout semble ok, quand rien ne paraît?! que je me disais.
Je me souviens de ces moments où j’ai mangé en cachette, lorsque mes enfants étaient très jeunes. Merci à l’allaitement qui me permettait de garder ma taille de guêpe. Alors, où était le problème? que je me disais.
Par contre, lorsque l’allaitement s’est terminé après 6 ans, le poids a commencé à s’accumuler. C’est à ce moment que j’ai trouvé une solution: l’entraînement! Jusque là, tout va bien; c’est bon pour tout le monde de bouger! Par contre, je suis tombée dans l’excès. J’ai goûté au feeling de voir son corps devenir presque parfait. Et, je voulais rendre mon corps encore plus parfait. Mes compulsions alimentaires avaient cessé, je ne voyais plus aucun problème. Je n’avais pas envie de manger mes émotions. Je mangeais tous mes repas et mes collations. Par contre, les aliments permis étaient assez stricts. Mais bon, je me sentais bien! Et pourtant, je souffrais encore de troubles de compulsions alimentaires, soit la dysmorphie musculaire. J’étais dans le monde du fitness, je voyais plein de mes amies souffrir d’anorexie, pour arriver à atteindre la taille qu’elles voulaient. J’avais plein de compassion pour elles. Je leur répétais l’importance de manger. Encore une fois, je gardais la tête dans le sable.
Ensuite, dû à une blessure, j’ai dû mettre l’entraînement de côté pendant près de 2 ans… et je suis devenue obsédée par mon poids, qui ne faisait qu’augmenter. Comme plein de gens qui touchent au fitness; si nos muscles ne sont pas hyper apparents, on se sent gros. J’avais été prise au jeu… je ne pouvais plus me contenter d’un corps normal. C’était très difficile pour mon moral.
Quelque temps après, les jeûnes thérapeutiques et spirituels sont apparus dans ma vie. J’adore jeûner. Je connais tous les bienfaits. Je trouve ça extraordinaire. Après un jeûne, je pourrais monter n’importe quelle montagne. Mes idées sont claires, mon corps est rempli d’énergie, je reçois pleins de messages, mon intuition est à son top, la vie est belle! Par contre, vous comprendrez que j’avais ce petit défi de troubles alimentaires non assumé. Je suis plus fragile au poids qu’affiche la balance. Puis, bien-entendu, après une compulsion alimentaire, je me sentais gonflée. Puis après un jeûne, je me sentais légère. Lorsque j’ai compris ça, je me suis mise à compenser. Suite à une grosse crise, je faisais un jeûne. Donc mon poids restait stable. C’est ce qu’on appelle de la boulimie. Je ne voyais pas le problème! Pour moi, la boulimie, c’était se faire vomir. Mais non, de la boulimie, c’est compenser ses crises de compulsions par soit de l’entraînement intense, des jeûnes ou en se faisant vomir. Il m’a donc pris un bon moment pour comprendre le défi qui se présentait à moi.
Je suis pour l’entraînement, je suis pour les jeûnes, je suis pour le keto, je suis pour faire attention à ce qu’on choisit de mettre dans son assiette. Mais je comprends vraiment bien maintenant pourquoi ce n’est pas bon, de la même façon, pour tout le monde. Je vais continuer à en parler et à conseiller mes clients/amis dans ce domaine. Par contre, je vais maintenant le faire avec mes lunettes de personne qui sait que les troubles alimentaires peuvent être présents.
Les termes précis ne sont pas importants. Manger ses émotions, l’hyperphagie, la boulimie, la dysmorphie musculaire… peu importe de quoi on souffre, une détresse est là. Bien entendu, je conseille tous ceux qui souffrent de gros troubles alimentaires, de consulter un professionnel de la santé. Peut-être que dans certains cas, le diagnostic est important. Pour moi, il ne le sera pas. Ce que je veux, c’est briser le silence. Je veux accompagner les gens dans ce processus. J’ai maintenant cette mission d’aider les gens à aimer leur corps. J’ai la mission de faire bouger les gens, non pas pour avoir un corps parfait, mais bien pour avoir un corps en bonne santé, et un bien-être mental. J’ai la mission d’apprendre aux gens à mieux gérer leurs émotions et leur anxiété. J’ai la mission de réapprendre, à certaines personnes, à écouter la faim. J’ai la mission d’apprendre aux gens à observer ce qui se passe dans leur corps, à intégrer la pleine conscience. J’ai envie de montrer aux gens qu’il est possible d’atteindre un poids santé, en cachant la balance et en mettant son attention ailleurs. Comme le dit si bien François Lemay: Ce sur quoi tu mets ton attention, prend de l’expansion. Mettons dont notre attention sur notre bien-être, à la place de sur notre bourrelet de ventre! Retrouvons notre plein pouvoir!
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Kateri Arbour
Accompagnante en bien-être féminin
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